Le parcours du Mulhousien Mehdi Boswingel, « décrocheur » devenu entrepreneur
Issu de la Ligne numérique, formation alternative pour les décrocheurs scolaires, Mehdi Boswingel, 23 ans, a créé son activité de photographe et vidéaste, a ouvert un studio et vient maintenant de monter son agence de communication.
Article réalisé par l’Alsace et Isabelle LAINÉ – 17 mai 2021 à 18:30
Mehdi Boswingel, photographe et vidéaste issu de la Ligne numérique, a développé sa société pour en faire une agence de communication. Photo L’Alsace /Isabelle LAINE
« Officiellement, je suis allé jusqu’à la 3 e », explique Mehdi Boswingel. En réalité, pour arriver jusque-là, le jeune homme a dû aller dans un internat du Doubs après avoir été renvoyé de son collège de Brunstatt. « J’habitais dans un quartier populaire et ma mère trouvait que j’avais de mauvaises fréquentations. »
Sorti du système scolaire sans diplôme, Mehdi a commencé par faire quelques « jobs alimentaires. J’ai travaillé dans une chicha. Je faisais leurs photos et vidéos. »
Parce que si les apprentissages basiques de l’école ne l’intéressaient pas, Mehdi a très vite développé une passion pour l’image. « J’aimais filmer. Je faisais des vidéos avec mon téléphone ou avec la caméra qu’on pouvait mettre sur la PSP (PlayStation portable N.D.L.R.). Ma tante m’avait prêté un appareil photo compact. J’ai économisé pour m’acheter mon premier reflex, un Canon 1 100 D avec un objectif 18-55. Ma mère m’avait un peu aidé. »
Puisque ce domaine lui plaît, pourquoi ne pas faire une formation pour être photographe ? « J’ai commencé un apprentissage au CFA Mermoz de Saint-Louis et je travaillais chez M. Diemer. Mais au bout d’un an, il a pris sa retraite et le feeling ne passait pas avec le repreneur. » Résultat, le jeune homme ne passera pas son bac pro.
Le réseau d’e-nov campus
De retour dans le monde du travail, il aide son oncle, plombier à Mulhouse. « Un jour, un ami, au Canada, m’a envoyé un message pour me parler de la Ligne numérique , une formation pour les décrocheurs. J’y suis resté pendant 9 mois et j’ai réalisé en voyant les intervenants qu’il était possible de vivre avec la photo et la vidéo. Je me suis dit : pourquoi pas moi ! »
Après la Ligne numérique, Mehdi devient un « e-noveur », statut proposé par l’e-nov campus qui permet d’accompagner les créateurs d’entreprises. « J’avais mes bureaux à KM0 prototype, à côté de la gare. Si j’avais des questions sur les devis, les factures, la recherche de clients, les formateurs pouvaient m’aider. »
À la création de sa microentreprise, c’est un ancien de la Ligne numérique, Terence, de l’école de gaming PHG , qui devient son premier client. « C’était en 2017. Ensuite j’ai commencé à travailler pour KM0 dont je devais suivre les étapes du chantier. Pour la mise en place de l’électricité et des câbles, j’ai fait une vidéo qui a très bien marché. Aujourd’hui encore, j’ai des contrats qui viennent de cette réalisation. »
Pour le jeune entrepreneur, l’étape suivante a été l’installation dans son propre studio, situé entre le Nouveau Bassin et la rue de Bâle. « Mon activité est partagée pour moitié à la photo et l’autre moitié à la vidéo. Je travaille surtout avec les entreprises ou les collectivités. Il m’arrive aussi d’avoir des clients particuliers. C’est bien pour le plaisir mais ça représente beaucoup de temps pour un petit budget. »
Toute la communication des sociétés
Et depuis un mois, Mehdi Boswingel a transformé le One studio en One com. « C’est une agence qui fait toujours de la photo et de la vidéo mais aussi des sites internet, du design, des logos, de la stratégie marketing. Nous faisons surtout des publicités. »
Pour tout faire, le jeune homme s’est entouré d’un développeur, Mohamed Benfriha , mais aussi de Laura Boeglin, graphiste en stage dans le cadre de son DUT multimédia, et Guillaume Rudin, vidéaste. « Ils étaient tous les deux à la Ligne numérique et ont été mes élèves. » Parce qu’à peine sorti de sa formation, le photographe s’est en effet impliqué comme intervenant dans le cursus qu’il avait lui-même suivi. « Vivre de ce métier, c’est compliqué. Si je peux les aider, pourquoi pas ? Beaucoup de jeunes sont motivés mais n’ont pas le potentiel pour se vendre seuls. Si à chaque nouvelle promotion de la Ligne numérique, je peux aider un jeune, je le fais. »
Depuis sa création, l’agence One communication a déjà signé plusieurs devis dont un avec une salle de sport. « Ils veulent tout le pack avec la création du site, le logo, la communication… C’est ce genre de choses que je veux réaliser. Suivre et accompagner les sociétés. J’ai déjà pas mal d’idées avec toujours une part artistique. »
CONTACT Mehdi Boswingel 07.60.80.88.32 contact@one-communication.com www.one-communication.com